tell me your lovely story.Parfois, nous pensons connaître nos amis, nos collègues de travail, mais rares sont les fois où nous pouvons admettre une telle chose. Les gens sont portés à juger les autres au simple regard, les gens ont l'habitude de rire des autres. Nous jugeons constamment les gens qui n'entrent pas dans le moule "standard" de la population. Nous jugeons ces gens qui ont un handicape physique ou mental, nous jugeons ces femmes qui tombent enceintes à 16 ans, nous jugeons ces gens qui osent aller de l'avant et qui dénoncent toutes sortes d'injustices. L'être humain est fait en sorte que nous jugeons les autres, mais nous ignorons totalement ce qui se passe dans la vie des gens pour qu'ils agissent de la sorte.
Personne ne me connait réellement puis qu'on m'a souvent jugé sur bien des choses. On m'a souvent jugé sur ma peur, mon manque de confiance en moi et sur cette peur constante de l'avenir. Les ignorent totalement à mon sujet par quoi je suis passé pour être si crainte aujourd'hui face à la vie, face aux hommes, face à tout. J'avais six ans, c'était le 24 décembre 1987, mon père est entré de travailler la veille de noël et ce qui devait être le plus jour de ma vie s'est finalement avéré à être une véritable tragédie. J'ai vu mon père, mon propre père, tuer ma mère à coups de hache devant mes yeux. Ce jour, je ne l'oublierai jamais, ce cauchemar je le revois en boucle depuis 24 ans maintenant.
J'ai grandi dans différentes familles d'accueil, j'ai passé de famille en famille jusqu'à l'âge de 17 ans où j'ai fui Malaga au moment où j'ai appris la libération de mon père. J'ai pris la fuite le plus loin possible et je me suis enrôlé dans l'armée en me disant qu'avec une arme entre les mains je pourrais me défendre à tout moment.
Quelques années plus tard, j'ai remis les pieds à Havana. À quoi bon fuir ses peurs? Je me suis toujours promis que si je venais à être face à mon père, je le tuerais de sang froid, sans éprouver ne serait-ce qu'un seul petit remord. J'ai toujours craint et je craindrai toujours, je n'ai jamais et je n'aurai jamais confiance en moi... malgré tout je me montre fort.
À l'âge de 22 ans, je suis devenu père après avoir mis ma copine de l'époque, alors âgée de 17 ans, enceinte. Elle s'appelait Charlie, elle était jolie, mais elle était trop jeune pour garder cet enfant. Elle était trop jeune et moi j'étais tout simplement pas prêt puisque je n'ai jamais voulu d'enfant. En plus de tout cela, je retournais à la guerre. Nous avons donc pris la décision de donner cet enfant, ce petit garçon à l'oncle et à la tante de Charlie qui n'étaient pas capable d'avoir d'enfants. Ce petit garçon se prénomme Gabriel et il a aujourd'hui huit ans.
Il y a un an, j'ai commencé à entretenir une relation plus ou moins traditionnelle avec la petite soeur de ma meilleure amie Sully. Jules et moi avions uniquement une relation purement sexuelle... plus les "rendez-vous" se sont accumulés, plus je me suis découvert des sentiments pour Jules. Mes sentiments à l'égard de Jules ont blessé une femme puisqu'à l'époque j'étais en couple avec une autre femme.
Décembre 2011, je devais retourner en Irak et c'est à l'aéroport que je lui ai demandé sa main. Je ne voulais partir, mais c'était mon travail et je l'adorais plus que tout au monde. C'est quelques temps après être partis que je me suis mis à songer à ma vie laissée à Havana. Pour une fois dans ma vie j'avais très hâte de rentrer à la maison. J'avais tellement hâte que je me suis volontairement tiré une balle dans le bras pour revenir à la maison le plus vite possible.
C'est à mon retour au pays que j'ai appris que Jules était enceinte. Est-ce que j'étais heureux ou malheureux? Je ne peux pas vraiment vous le dire parce que je ne le sais pas moi-même. Je n'ai jamais voulu d'enfant, je n'ai jamais voulu me marier et tout d'un coup, BANG, tout cela se produit. Jules est enceinte de jumeaux, un garçon et une fille que nous prévoyons appeler Étienne et Alexandra.
Ma relation avec Jules qui a dix ans de moins que moi n'a pas été de tout repos. Ses parents ont mis beaucoup de temps pour accepter notre relation, sa grossesse et notre mariage prochain. Je comprends tout de même beaucoup les parents de Jules parce que moi-même je n'aurais pas accepté une telle "relation" si ma fille devrait tomber amoureuse d'un homme de dix ans son ainé.
Aujourd'hui, j'ai quitté l'armée, je suis un cours pour devenir agent de sécurité. Ayant retrouvé Gabriel, cela m'aide à mieux vivre l'arrivée des jumeaux en août prochain. Je ne vous cacherai pas que jusqu'à maintenant je vis très mal la grossesse de Jules puisque je me questionne constamment sur ma capacité d'être père, j'ai énormément de craintes face à moi-même.